Des bêtes ou des héros ?

Un dimanche sombre et pluvieux, deux lascars ont pris leur voiture et monter au sommet d'un vieil appartement à l'isolation acoustique douteuse. Après avoir fait connaissance avec la locatrice des lieux - c'est à dire moi, nous nous sommes rapidement décidés pour commencer en douceur avec Citadelle.

Très rapidement l'assassin a touché sa cible, la cour des miracles est construite, le voleur n'aura pas touché une cacahuète et le magicien après une longue absence aura volé les cartes patiemment acquises de Hébus. La partie est écourtée lorsque je pose le trésor impérial au milieu de mes quartiers militaires. Ils ne payaient pas de mine avec leurs deux-trois pièces mais ils étaient plus nombreux et pourvus des cinq couleurs de l'arc-en-ciel, leur assurant la victoire sur ceux qui - il faut le préciser - découvraient le jeu. Je suis sure qu'une revanche n'aura pas la même facilité.

Fini la construction, place à la gloutonnerie. J'en profite pour préciser que les sablés de Hébus étaient délicieux, merci encore à lui. Et donc, Evolution est mis en place, un étang, des cartes, des sacs. Nouvelle explication des règles et les grenouilles sont lâchés sur l'étang. Hébus aura réussi à faire un bon carnivore assez intelligent pour embusquer ses proies mais un regrettable oubli l'aurait tué éteint prématurément. À plusieurs reprises des carnivores auront fait leur apparition avant de s'éteindre d'eux-mêmes. La nourriture est régulière sur l'étang mais certains gloutons raflent trois à quatre morceaux en une fois rien que pour eux. Encore une fois, je gagne la partie haut la main avec un sac bien ventrue, mes deux autres concurrents sont à un point l'un de l'autre.

Il commence à se faire tard et le lascar de renfort rentre chez lui (il parait que certains travaillent le lundi matin).

Hébus est tenté par le jeu à deux que je lui présente : Zombis Vs Cheerladers ! Un retour au lycée qui s'impose. Je lui propose de me laisser les lentes créatures décérébrées et de prendre les agiles cheerladers. Quelle erreur ! Après avoir décapité et brûlé mon proviseur, mon entraîneur, mon infirmière… bref tous mes boss, il tape le zombie de la fanfare qui encourage les adolescentes avant que mes baseballeurs aient pu entamer ses barricades. Il finira par les incendier en un coup grâce au fayot. La chance des débutants s'est réveillée à ce jeu !

Après tous ces jeux d'opposition, nous passons à Hanabi. Première partie gagnée haut la main, score parfait avant même les deux tiers du paquet, les cartes étaient avec nous ! Deuxième partie avec mon colocataire, quelques points perdus, un 5 défaussé et à la toute dernière ligne le 4 et le 5 dans la main donc impossible de jouer les deux à la suite. C'était une belle partie quand même.

C'était de très bonnes parties avec des joueurs très fair-play, pas démontés pour un sou et se relevant à chaque difficulté, que ce soit un personnage assassiné ou un carnivore sans proie.