Etre à l’Ouest ou ne pas être

Tel est le dogme de Macao. Nous étions 4 marchands de Kubenbois réunis autour d’un des plus anciens jeux de l’illustre Feld : un plateau marronnasse avec plein de vide et une iconographie inexistante avec des abréviations anglaises dans le texte des cartes en français

Une partie se déroule en 12 tours et le but est d’avoir le plus de points de victoire. La principale originalité réside dans l’utilisation d’une rose des vents, à 7 côtés, qui va dicter les ressources utilisables sur le tour. On va lancer 7 dés de 6 faces avec des couleurs différentes et chaque joueur va en choisir deux (les dés sont disponibles pour tout le monde). On va ensuite placer autant de cubes que la valeur du dé sur le côté correspondant de sa rose des vents. Par conséquent, plus on prend un dé de valeur élevée, plus on va avoir de cubes, mais plus ceux-ci seront disponibles tardivement. En effet, à chaque tour, on fait pivoter sa rose des vents d’un cran et on devra utiliser les ressources indiquées seulement. Enfin, on draft une carte selon l’ordre de la piste d’initiative.

Il s’agit d’un jeu très calculatoire et punitif à souhait. Il y a plusieurs façons d’obtenir des pénalités tout au long de la partie : ne pas avoir de ressources dispos sur le tour, ne pas pouvoir ajouter une carte draftée sur son plateau personnel,… Heureusement, les ressources sont très souples et elles servent à tout faire dans le jeu : payer une carte, faire avancer son bateau, avancer sur la piste d’initiative,… Pour le reste, il s’agit de construire des cartes afin de profiter de leurs effets et de récupérer des marchandises, pour ensuite essayer de les livrer en premier au port concerné.

Il est difficile de résumer ce que chacun a fait. On joue chacun de notre côté essentiellement. Sylvain, le maître feldien, l’emporte loin devant. Je me place deuxième, un point devant le bon Guillaume. Gauthier finit avec pas mal d’écart.

Je trouve que les contraintes et les pénalités de ce jeu sont trop rigides et qu’elles dirigent trop notre jeu. On peut vite se rendre compte qu’on est à l’ouest et que la partie est pliée. Il a mal vieilli de ce côté là. En revanche, Macao dispose d’une bonne rejouabilité grâce aux 120 cartes différentes. L’aspect calculatoire de la rose des vents et la montée en nombre des actions grâce à nos cartes sont très sympas.

Ce n’est clairement pas le Feld auquel j’ai le plus accroché, mais j’y rejouerai sans problème.