Hier soir nous étions 4 nobles ADR à jouer à Troyes (et non à “Ora et Labora”, jeu dont on m’a par ailleurs dit le plus grand bien) : le jeune Simon, le vieux Olivier, Florence et moi-même.
Alors Troyes est un excellent jeu, avec un thème comme on l’aime (loin des nouveaux jeux sans saveur où il faut récolter de l’Epice inutile ou construire des vilains barrages) : il faut faire vivre la bonne ville champenoise au Moyen-Âge, avec toutes les activités charmantes que l’on imagine en ces temps-là (inquisiteur brûlant quelque hérétique prétendant que l’on peut voyager dans l’espace, templier se préparant à la Croisade, ribaude prête à vendre ses charmes…). Il est à noter que l’iconographie est bien jolie à mon goût !
Comment joue t-on ? Grosso modo, il y a plusieurs phases. D’abord révélation des cartes (pour les 3 premiers tours) : celles-ci offrent moult bons bonus à ceux qui s’y placent.
Puis on bénéfice d’un revenu de 10 écus, moins 2 par meeple au palais ducal (il faut entretenir les nobles pour qu’ils bataillent) et moins 1 par meeple à l’éveché (il faut nourrir les moines pour qu’ils prient). Les meeples à l’hôtel de ville (commerçants, artisans) ne nécessitent pas de paiement.
Petit rappel historique pour les béotiens :
Le Haut Moyen Âge restait sur un clivage uniquement religieux des ordres : les moines, les clercs, les laïcs, l’Église à elle seule constituant donc deux des trois ordres… Haymon d’Auxerre, vers 860, avance le fameux Oratores, Bellatores, Laboratores : ceux qui prient, ceux qui combattent, ceux qui travaillent.
Ensuite, on révèle 2 cartes calamités (inondation, prêche d’Eric Zemmour, attaque de Normands, émission de Cyril Hanouna…) qu’il va falloir combattre.
Enfin, on peut faire des actions selon les dés que l’on a préalablement lancés, et comptenu des meeples que l’on possède sur les 3 emplacements de la ville : évéché (dés blancs), palais ducal (dés rouges) et hôtel de ville (dés jaunes).
Alors là j’entends déjà les esprits chagrins dirent, dans leur malveillance, “il y a une part de chance”. Oui certes mais limitée : par le nombre de lancés dans la partie, par le fait que l’on peut relancer un dé en dépensant un point de prestige, et surtout par le fait que l’on peut acheter un (voire plusieurs) dé à un adversaire !
Les actions nécessitent de 1 à 3 dés (on peut activer des cartes, se mettre à contruire la cathédrale, lutter contre les mauvaises calamités…), avec toujours un chiffre au dénominateur indiquant combien de fois je peux faire ladite action.
Résultat des courses : Simon gagne avec 44 points, suivi de près par Olivier (43 points), moi (38 points) et enfin Florence (44 points).
Guillaume le Bon
PS : Allez, pour le plaisir, je mets les paroles de cette chanson d’Anne Sylvestre (sans doute l’une des plus grandes chanteuses françaises) :
Ô bâtisseur de cathédrales d’il y a tellement d’années
Tu créais avec des étoiles des vitraux hallucinés
Flammes vives, tes ogives s’envolaient au ciel léger
Et j’écoute, sous tes voûtes, l’écho de pas inchangés
Mais toujours à tes côtés, un gars à la tête un peu folle
N’arrêtait pas de chanter en jouant sur sa mandoleSans le chant des troubadours, n’aurions point de cathédrales
Dans leurs cryptes, sur leurs dalles, on l’entend sonner toujoursCombien de fous, combien de sages ont donné leur sang, leur cœur
Pour élever devers les nuages une maison de splendeur?
Dans la pierre, leurs prières, comme autant de mains levées
Ont fait chapelle, plus belle que l’on ait jamais rêvée
Le jongleur à deux genoux a bercé de sa complainte
Les gisants à l’air très doux, une épée dans leurs mains jointesSans le chant des troubadours, n’aurions point de cathédrales
Dans leurs cryptes, sur leurs dalles, on l’entend sonner toujoursToi qui jonglais avec les étoiles, ô bâtisseur de beauté
Ô bâtisseur de cathédrales, oh puissions-nous t’imiter!
Mille roses sont écloses au cœur des plus beaux vitraux
Mille encore vont éclore si nous ne tardons pas trop
Et si nous avions perdu nos jongleurs et nos poètes
D’autres nous seraient rendus, rien qu’en élevant la têteSans le chant des troubadours, n’aurions point de cathédrales
Dans leurs cryptes, sur leurs dalles, on l’entend sonner toujours
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