Positionnement de la Fnac et de Gibert Joseph sur les JDS

[damien]

L'autre jour je suis tombé sur le catalogue de la fnac pour les JDS, où l'on apprend entre autre que "derrière Blanc Manger Coco, il y a beaucoup de travail".

 

https://guides.fnac.com/magazine_jeux_societe/#page/32-33

 

Cela parait bien faible comparé au catalogue des boutiques ludiques récupéré le même jour à Archichouette. Il n'empêche, c'est intéressant d'observer qu'ils prennent une part de marché.

 

C'est fou la fnac, on trouve des enceintes High Tech, des aspirateurs et des jeux maintenant.

 

Manœuvre désespérée et vouée à l'échec ?

 

[Kaon]

Faut pas oublier que FNAC a racheté Darty (ou fusionné? je ne sais plus).

 

De fait, si FNAC était plus sur le culturel pluri médium, sans forcément être de base très matos, ils ont complété/renforcé avec le contenu et l'expertise Darty pour tout le matos (donc aussi des aspirateurs...).

 

Fnac se positionne comme le Amazon français. Donc sa diversité de produit est tout à fait logique.

 

Après, pour moi, le JdS rentre dans la même catégorie que les bouquins, les jeux vidéo et les films : c'est un medium du loisir culturel.

[sham]

Après, pour moi, le JdS rentre dans la même catégorie que les bouquins, les jeux vidéo et les films : c’est un medium du loisir culturel.

Quote

 

Là dessus on est bien d'accord. A 2000%. Mais quelle est la pertinence de ne baser cette offre que sur des chiffres de vente, effectuées en grande partie dans nos crèmeries de nous ?

 

On met bien l'accent de notre côté (entendons les crèmeries) sur notre savoir-faire, ce qui va nous distinguer en grande partie de cette "grande distrib" notamment parce qu'on propose un conseil avisé et une expertise éclairée sur ce que tu regardes (je dis tu mais je ne m'adresse évidemment pas à ceux qui baignent dans le milieu ou s'y intéressent un minimum, moins demandeurs ou de façon différente).

 

A partir de là, comment est perçue notre pertinence à nous qui avions pris le soin de sélectionner ce qu'on veut proposer en boutique (blanc manger coco à part, l'appel des sirènes) ? Et comment se justifier du fait que nous pratiquons les prix justes quand certaines de ces enseignes brisent les prix de façon régulière ? Comme tu le dis Nico, Fnac=Amazon, mêmes combats, mêmes secteurs visés, mais pour autant est-ce que les gens en ont la même perception ?

 

J'ai personnellement pas peur pour le milieu, ni à plus petite échelle pour la boutique ou -plus égocentré- mes fesses, mais le constat est désolant en terme d'amalgames et de récupération de parts quand on imagine la force de frappe de ces trucs là.

[Kaon]

Bah ils ne font que suivre des tendances. Les clients lambda cherchent, Ils finissent par proposer, donc c'est normal qu'ils proposent d'abord ce qui se vend facilement. Ils n'ont que peu l'expertise que la boutique spécialisée peut proposer, et à la limite ils s'en foutent. C'est la même logique que les hypermarchés qui proposent les AB et autres Ravensburger. Ça touche ceux qui font déjà leur marché la bas qui n'iront pas ou peu en boutique spécialisée. Même créneau que Cultura et enseignes de jeux, un peu plus élevé que les hypermarchés.

 

Le client qui achète là ne me fait pas pour le conseil mais parce que c'est sous son nez.

 

 

[Astien]

Clairement d'accord avec ce constat.

 

 

 

Ca me fait penser à une petite anecdote, je discutais avec un certain auteur lyonnais au crâne lisse ;), il me disait qu'il allait justement régulièrement voir les ventes de ses jeux dans ce genre d'enseignes.

 

Etant édité par Ravensburger il a quelques jeux trouvable à la FNAC.

 

Lors de son passage, quelques semaines, après la sortie d'un de ses jeux il est allé voir un vendeur pour demander ou en était les ventes. Celui ci lui a répondu "Super bien! Vraiment ça marche au top, on en a vendu 3 depuis son entrée en rayon!"...OK...

 

Clairement ça reflète le manque de connaissance, expertises, intérêt client présent dans ce genre d'enseigne.

 

Aujourd'hui le monde du jeu est bien trop grand pour se lancer dedans à coup de "mise en rayon" des produits sans accompagnement. Les crèmeries ont de l'avenir devant elles avant d'avoir une expertise équivalente dans les grandes enseignes.

 

Et même si un jour celles ci se lance dans un rayon jeux, je ne pense pas que le J2S soit demain si populaire au poing de se retrouver en surnombre dans les super/hypermarché où tu es là pour consommer "ce que tu connais".

 

Je vois pas madame Michu passé dans un rayon jeux et se dire "Ha mais oui je vais prendre The River, c'est le dernier Day of Wonder, toujours signe de satisfaction", aujourd'hui sans l'accompagnement que l'on peut trouver dans les boutiques spé difficile pour les non initiés de savoir quoi prendre.

[damien]

Si on y connait rien leur catalogue est plutot bien fichu et attrayant.

 

[Julien]

Et puis franchement, les titres qu’ils proposent on a bien fait notre beurre dessus dans les boutiques spé pendant plusieurs années. On aura toujours une longueur d’avance et si les ventes baissent sur certaines réf, c’est pas grave y’en aura d’autres pour remplacer.

 

l’autre jour une nana prend un jeu à la boutique et elle me dit en caisse : je l’ai vu à la Fnac, ça m’à fait penser qu’il fallait que je vienne vous l’acheter. Ça m’a fait rire.

[Utilisateur supprimé]

Ha, le débat petite boutique vs. grande surface spécialisée :)

La FNAC fait du "culturel", le jeu de société passe de plus en plus dans les médias, il intéresse de plus en plus les trentenaires, la FNAC décide d'en vendre. Ca paraît logique.

Il ne faut pas oublier qu'il n'y a pas que la FNAC qui vend aux clients... il y a aussi le distributeur qui vend aux magasins. Et le distributeur, quand il a fait péter les scores en boutiques spé, il essaye d'aller voir plus large pour continuer à en vendre encore plus. Et pour ça il peut s'appuyer sur les bons chiffres réalisés en boutique spé parce que quoi de mieux que de bons chiffres pour convaincre un vendeur comme la FNAC ? Ca fait sens.

Après pour l'expertise... moui... bon, je vais peut être pas me faire des copains parmi les copains... Pour avoir passé du temps dans pas mal de boutiques et discuté avec pas mal de vendeurs dans différentes villes... les boutiques spé font 80% de leur chiffre sur 20% des titre. Et le reste sur les 80% des titres restants. Le marché à quand même bien changé en 10 ans. Une boutique spé c'est loin de n'être que des ultra geek qui connaissent tout. Il y a beaucoup de grand public qui ose passer la porte. Et tu leurs vends quoi à ces gens là ? Du Terraforming Mars ? Du Great Western ? Du Scythe ? Bah non, tu leurs vends du Splendor, du Unlock, du Code Name, du Tokaïdo, du Concept, du 7 Wonders, du LADR, bref... tu leurs vends 20 jeux... Parce que ce sont des jeux qui ont fait leur preuve, qui ont un côté "ha oui mon beau frère m'en a parlé", dont on sait qu'ils sont facilement accessibles. Des jeux avec lesquels tu ne prends pas de risque parce que le gars qui vient de découvrir ta boutique, l'objectif c'est pas qu'il soit perdu derrière des tonnes de règles. L'objectif c'est qu'il prenne rapidement du plaisir, qu'il se rende compte qu'effectivement les jds c'est cool et qu'il revienne éventuellement dans la boutique pour creuser un peu l'expérience avec un autre titre. Un vendeur de Grenoble me disait : "80% des gens qui entrent dans notre boutique ne sont jamais entré avant. Quand ils veulent acheter un jeu, en gros on a notre sélection d'une quinzaine de jeux. Et si quand on leur en a vendu 4 ou 5 de cette sélection ils reviennent encore acheter, là on essaye d'aller plus loin". Et devinez quoi, ces jeux ce sont ceux qu'on retrouve à la FNAC. Le geek ça fait longtemps qu'il achète à Essen, chez Philibert, sur KS parce qu'il se retrouve de moins en moins dans des boutiques qui se sont de plus en plus tourné vers le grand public (ce qui en soit est tout à fait normal si on veut vivre). L'expertise, la grande surface elle le fait sur son catalogue hyper restreint qui ne contient que des hit, parce que c'est sa façon de sélectionner les produits. Et quand un produit marche pas, on le dégage et on le remplace.